En matière d’accès à la santé, le Défenseur des droits relève une offre de soins sous-dimensionnée au regard des besoins : 20 médecins généralistes pour une population totale estimée à 250 000 habitants, absence de médecin scolaire, et un ratio de 1,6 lits d’hôpital pour 1000 habitants (contre 6 lits / 1000 hab. en métropole). Le Défenseur des droits prend la mesure de l’effort financier fourni pour développer la qualité de l’offre de soins à Mayotte, notamment via le financement d’un projet d’extension du Centre hospitalier de Mayotte. Il estime toutefois que, compte tenu de l’ampleur des carences dont souffre le dispositif, ces moyens devraient encore être renforcés. Il regrette, par ailleurs, que le droit dérogatoire qui s’applique à Mayotte prive encore les personnes les plus vulnérables de dispositifs tels que l’AME ou la complémentaire santé solidaire (auparavant CMU-c), comme c’est le cas en métropole. L’accès à de tels dispositifs, outre la progression vers l’alignement des législations, permettrait à ces derniers de bénéficier de soins en ville et de désengorger ainsi l’hôpital public dans l’intérêt de tous. Au regard de la nécessaire prise en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant, le Défenseur des droits recommande l’affiliation directe à l’assurance maladie des enfants à charge de majeurs non affiliés ainsi que des mineurs isolés.
Enfin, en matière de défense des droits des personnes étrangères, lesquelles représentent un habitant sur deux à Mayotte, le Défenseur des droits regrette que l’augmentation du nombre d’éloignements de personnes en situation irrégulière s’accompagne d’un nombre préoccupant de manquements à la loi.
Le Défenseur des droits rappelle par ailleurs sa position ferme et constante relative à la rétention des enfants : il demande qu’en toutes circonstances, la rétention administrative des mineurs soit proscrite, conformément aux obligations internationales de la France.
Plus généralement, le Défenseur des droits regrette que l’accent mis sur la lutte contre l’immigration irrégulière se fasse au détriment du développement d’une réelle politique d’accueil et d’intégration des étrangers vivant à Mayotte mais plus encore au détriment d’un investissement conséquent au profit des missions de service public.